Existe-t-il un traitement pour la maladie d’Alzheimer ?

Il existe un traitement pour la maladie d’Alzheimer, mais il est palliatif et non curatif. Malheureusement, il n’existe actuellement aucun traitement efficace sur le marché qui puisse modifier, arrêter ou prévenir la progression neurobiologique de la maladie d’Alzheimer.

Récemment, un nouveau médicament, l’aducanumab, a été approuvé aux États-Unis, suscitant une controverse parmi les experts. Bien que d’autres médicaments fassent actuellement l’objet d’essais cliniques, aucun d’entre eux ne s’est jusqu’à présent avéré efficace pour ralentir la progression de la maladie. Dans cet article, nous expliquons les principaux médicaments utilisés dans le traitement de la maladie d’Alzheimer.

A quoi servent les traitements médicamenteux existants ?

Lorsque la maladie d’Alzheimer est diagnostiquée, le spécialiste peut prescrire un ou plusieurs traitements médicamenteux au patient. Bien que ces médicaments ne modifient pas l’évolution de la maladie cérébrale, ils permettent d’atténuer certains symptômes, réduisant ainsi leur intensité et contribuant à une meilleure qualité de vie pour les patients et leurs familles. Leur efficacité diminue toutefois avec la progression de la maladie.

Quel type de médicament est utilisé dans le traitement de la maladie d’Alzheimer ?

Les médicaments suivants sont prescrits pour atténuer les symptômes de la maladie d’Alzheimer :

  • Inhibiteurs de l’acétylcholinestérase ;
  • Mémantine ;
  • Médicaments pour le contrôle des troubles du comportement ;

Inhibiteurs de l’acétylcholinestérase

Des études indiquent que les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase retardent la dégradation de l’acétylcholine, un neurotransmetteur impliqué dans les processus de mémoire et d’apprentissage. Ils sont généralement indiqués dans les stades légers à modérément sévères de la maladie d’Alzheimer. Leur action améliore temporairement certaines fonctions cognitives, comme la mémoire et l’attention, ainsi qu’un certain contrôle de certains symptômes comportementaux.

Les résultats cliniques et de recherche indiquent que ces médicaments ont également un impact sur les activités de la vie quotidienne, améliorant ainsi l’autonomie des patients.

Ces médicaments sont le donépézil, la galantamine et la rivastigmine. Ces trois médicaments fonctionnent de manière similaire, mais en fonction des caractéristiques de chaque patient, le neurologue choisira l’un ou l’autre et surveillera leur efficacité et leur tolérance, qui est généralement bonne. Le médecin doit être informé des effets secondaires possibles afin de les évaluer et, si nécessaire, de modifier la dose ou d’envisager ou d’interrompre un autre traitement.

Mémantine

La mémantine n’est généralement pas prescrite avant les stades modérés de la maladie. Son efficacité a été démontrée sur le niveau cognitif, le fonctionnement global et les performances dans les activités de la vie quotidienne. Dans ce cas, l’action pharmacologique est liée à l’action d’un autre neurotransmetteur, le glutamate, qui est également impliqué dans certaines fonctions cognitives.

Médicaments pour le contrôle des troubles du comportement

A certains moments de l’évolution de la maladie, le neurologue peut juger nécessaire de prescrire temporairement, en plus du traitement de base, un médicament pour contrôler certains troubles affectifs (dépression, anxiété), des troubles du comportement (agitation, agressivité, hallucinations ou délires) ou des troubles du sommeil.

Pour certains troubles du comportement, les médicaments de choix sont généralement les antipsychotiques, la quétiapine et la rispéridone étant les plus utilisés. Le dosage et la durée dépendent de la gravité des symptômes et doivent toujours être strictement conformes aux directives médicales.

Lorsque les symptômes prédominants sont de nature affective, des antidépresseurs tels que le citalopram, la sertraline ou la trazodone peuvent être indiqués. En général, l’utilisation d’anxiolytiques ou de sédatifs de la famille des benzodiazépines (comme l’Orfidal©, le Tranxillium© ou le Diazepam) n’est pas recommandée, car ils peuvent aggraver la désorientation, générer une dépendance et, à long terme, sont associés à un plus grand risque de détérioration cognitive, mais dans tous les cas, ce sera le médecin référent qui évaluera quel est le médicament le plus approprié dans chaque cas.

Médicaments spécifiques pour le traitement de la maladie d’Alzheimer

Ce tableau n’est fourni qu’à titre d’information. Dans chaque cas individuel, la décision ou l’opinion du neurologue prévaudra toujours.

Type de médicamentNomPhases de la maladie d’Alzheimer
Inhibiteurs de l’acétylcholinestéraseDonepezilLégère à sévère
GalantamineLégère à sévère
RivastigmineLégère à sévère
MémantineMémantineModéré à sévère

Qu’en est-il des thérapies non pharmacologiques ?

Il existe d’autres thérapies non pharmacologiques, comme les programmes de stimulation cognitive. Ils peuvent être réalisés individuellement ou en groupe, notamment lorsque la maladie n’a pas encore atteint ses stades les plus avancés.

Ces types d’interventions constituent une aide importante pour améliorer les capacités cognitives encore préservées et pour compenser celles qui sont plus affectées. De nombreuses activités peuvent être utiles comme formes de stimulation cognitive, notamment les activités de réminiscence, ou les activités dites « d’orientation vers la réalité », qui facilitent la connexion de la personne avec son environnement.

Tout au long du processus de la maladie, les stratégies de soins centrées sur la personne sont essentielles, favorisant les soins individualisés basés sur les caractéristiques et les besoins particuliers de chaque personne.

Il est également important de rappeler que certaines mesures non pharmacologiques, telles que la garantie d’un environnement calme, le maintien des routines quotidiennes ou le détournement de l’attention des situations susceptibles de provoquer l’irritabilité chez les personnes atteintes de troubles cognitifs, sont fortement recommandées afin de prévenir et/ou de gérer les altérations comportementales. La musicothérapie, par exemple, utilise la musique comme élément pour améliorer l’humeur et favoriser le rappel de la mémoire. Les mesures pharmacologiques, si elles sont nécessaires, sont complémentaires aux mesures non pharmacologiques (mais ne les remplacent pas) pour gérer les troubles du comportement.

D’autre part, les programmes de soutien, de conseil et de formation sont très importants, tant pour les professionnels que pour les membres de la famille, car ils sont essentiels pour contribuer au bien-être de la personne affectée et de son entourage.

Peut-on prévenir la maladie d’Alzheimer ?

À l’heure actuelle, il n’existe aucune preuve concluante de l’existence d’un médicament, d’un élément nutritionnel ou d’une procédure cognitive permettant de prévenir le risque de maladie d’Alzheimer.

Cependant, ces dernières années, plusieurs études ont été publiées, suggérant que ce qui est bon pour le cœur est également bon pour le cerveau. Il est donc important de prévenir les facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie, etc.) et de suivre des habitudes de vie saines reposant sur quatre piliers fondamentaux :

  • un exercice physique modéré et régulier,
  • une alimentation saine et équilibrée,
  • garder l’esprit actif,
  • cultiver les relations sociales.